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Les zones humides

Les marais et zones humides, comme les autres milieux, ne sont pas fixes et immuables : ils changent au fil du temps. L'évolution naturelle s'effectue dans le sens d'un assèchement progressif.

Les zones humides d'altitude se caractérisent par des sols au moins saisonnièrement détrempés.
Ces zones humides regroupent à la fois des zones de suintement (les zones humides de pente) et des marais.

Les suintements se situent généralement aux abords des sources et des ruisseaux. Leur végétation est dominée par les mousses, qu'une strate herbacée basse vient compléter et colorer ponctuellement.

Les marais sont des zones alimentées par des eaux plus ou moins minéralisées après avoir circulé dans le sol. Ces milieux, pauvres en graminées, se signalent par l'abondance de cypéracées (tels que les laîches) de petite taille.

 
3 éléments crèent le type de zone humide

L'eau est le facteur essentiel qui condi­tionne l'existence d'un marais.

Sa composition chimique va d'ailleurs forcement influencer la flore qui s'y développe :

- Un marais alimenté par des eaux acides sera caractérisé par l'abon­dance de la laîche noire. 

- Inversement, la présence de la laîche de Davall tra­duit des eaux riches en bases et en car­bonates.

La topographie intervient également :

- Certains marais s'installent en bordure des lacs de montagne. En été, ils se repèrent aisément aux pom­pons cotonneux de la linaigrette de Scheuchzer

- D'autres longent les sour­ces, les ruisselets et les torrents sur les pentes et le long des vallons d'altitude. Les berges du ruisseau des Balmes à Sainte-Foy montrent de remarquables exemples de marais à laîche bicolore qui colonisent les petits méandres régulièrement soumis aux crues. 

- Enfin, les cuvettes, modelées en d'autres temps par les glaciers, ralentissent l'é­coulement des eaux vers la vallée et favorisent l'installation d'une végéta­tion palustre, mot d'origine latine qui signifie : "qui vit dans les marais". 
La parnassie des marais, la violette des marais et bien d'autres espèces sont ainsi nommées en référence à leur habitat particulier.

L'altitude va égale­ment jouer un rôle déterminant pour la composition de la flore d'une zone marécageuse.

Tous ces paramètres se combinent et engendrent une diver­sité considérable de marais : un recensement exhaustif et une caractérisation de toutes les zones humides du coeur du Parc permettent de distin­guer une quinzaine de types différents.

 
Un milieu à protéger

Pendant très longtemps, les marais ont été considérés par l'homme comme des milieux indésirables, por­teurs de tous les miasmes et impro­ductifs. L'homme s'est employé pendant des siècles à réduire les sur­faces marécageuses, drainant com­blant parcelle après parcelle pour accroître les terrains agricoles et les zones habitables. 
Le développement industriel, puis touristique, n'a fait qu'accélérer la destruction des marais et on peut estimer que 50 %des zones humides ont disparu au cours des trente dernières années en France. 

Le massif de la Vanoise n'échappe pas à ce triste constat. Le Parc s'est fixé comme objectif d'enrayer toute nouvelle destruction de zone humide sur l'ensemble de son terri­toire en informant et en sensibilisant les aménageurs, les acteurs locaux et les visiteurs du Parc aux multiples intérêts de ces marais.

Tourbières et zones humides