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L’accompagnement des éleveurs confrontés à la prédation en cœur de Parc

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Restauration du bâti d'alpage : Panneau d'information "alpage attitude" avec en arrière-plan le chalet d'alpage du Barbier
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Réalisation d'un constat d'attaque sur un cadavre de brebis
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Pose de dispositif d'effarouchement (Turbofladry) autour d'un parc de nuit des brebis
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Abri d'urgence mis à disposition des éleveurs
 
La réalisation des constats de dommages

Chaque année, une dizaine d’éleveurs en moyenne sont concernés par des constats de dommages sur les troupeaux domestiques en cœur de Parc. En 2022, 30 constats ont donné lieu à une indemnisation au titre de la prédation par le loup en cœur de Parc, avec 89 victimes.

Dans la zone cœur, les constats de prédation sont réalisés par les agents du Parc à la demande de l’État. Dans le reste du département, cette mission est assurée par l'Office français de la biodiversité. Le constat consiste à relever des indices techniques selon une fiche standardisée. L'instruction des constats revient à la DDT ; les agents constateurs ne se prononcent pas sur la responsabilité ou non du loup dans le dommage.

 

L’aide à l’approvisionnement des chalets d’alpages en début de saison

Chaque année à la demande d'éleveurs, le Parc réalise et prend en charge financièrement des héliportages de matériel agricole (filets, batteries, sel, croquettes pour les chiens de protection...) et de fournitures pour les bergers en début de saison d’estive.

 
Des actions visant à faciliter le logement des bergers en alpages

L'absence de logement de bergers en alpage constitue l'un des principaux freins à la mise en place d'un gardiennage efficace des troupeaux, indispensable tant pour une bonne gestion de l'alpage, que pour la protection contre la prédation. Il s'agit du principal levier sur lequel le Parc a souhaité s’investir pour accompagner les éleveurs confrontés à la prédation. N’étant pas propriétaire du foncier, le Parc national de la Vanoise n’est pas en capacité de porter les projets, et essaie donc de faciliter leur émergence en accompagnant notamment les communes et les éleveurs.

Un plan d’action a trois niveaux a été adopté par le conseil d’administration de février 2017 :

 

1- Accompagner les communes dans la restauration de bâtiments d'alpage

La Vanoise se distingue par la présence d'anciens bâtiments d'alpage qui, moyennant des travaux de restauration, peuvent apporter une réponse à la question du logement des bergers. Sur sollicitation des communes, propriétaires de bâtiments en alpage, le Parc peut apporter un appui technique, voire financier, pour faciliter la restauration de chalets destinés à l’accueil de bergers. Les projets ainsi aidés répondent à un réel besoin agricole et doivent donner des garanties quant au maintien de cet usage dans le temps. Les derniers projets de restauration de bâtiments d’alpages accompagnés par le Parc sont les suivants :

  • chalet de Chapendu à Pralognan-la-Vanoise
  • chalet du Grand Planay à Modane
  • chalet du Barbier à Villarodin-Bourget

 

2 – Une solution temporaire : la mise à disposition d’abris d'urgence

Le Parc national de la Vanoise dispose d'abris d’urgence (11 seront disponibles pour la saison d'estive 2023), destinés à être mis à disposition des éleveurs confrontés à la prédation sur les quartiers d’alpage qui ne sont pas encore équipés d’un véritable logement. Ces abris, à peine plus confortables ou spacieux qu’une tente, n'ont évidemment pas la prétention de se substituer à un chalet d'alpage, mais permettent aux éleveurs de renforcer ponctuellement la présence humaine à proximité des troupeaux, dans l’attente de la restauration ou de la construction d’un chalet d’alpage.

Ces abris sont mis à disposition des éleveurs, moyennant une participation de 300 € aux frais d’héliportage, amortissement et entretien, estimés à 2 700 €.

 

3- Expérimenter : participer à la création d'un nouveau modèle de cabane légère et réversible

En 2021, le Parc national de la Vanoise a finalisé un travail de conception-réalisation d’un nouveau modèle de cabane pastorale qui, tout en restant réversible et facile à installer, permet de loger un berger durant toute une saison dans des conditions de confort satisfaisantes (sanitaires, douche avec eau chaude, chauffage, réfrigérateur...). Quatre prototypes, conçus et réalisés en partenariat avec l’école d’architecture de Lyon et l'INSAVALOR, ont été installés sur l'alpage du Pelvoz à Val-Cenis, de la Montagne de l’Art à Villaroger, des Fonds de Burel à Val-Cenis et de l’alpage communal de Chichiliane (26). Le TATOU est équipé d’un dispositif de collecte des eaux de pluies et a été pensé pour être entièrement autonome en électricité.

Suite aux premiers retours d’expérience, les plans de conception du Tatou sont disponibles auprès de l’école nationale d’architecture de Lyon.

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La brigade de bergers mobiles

Depuis 2019, le PNV a mis en place une brigade de deux bergers d’appui, sur la période de début juillet à mi-octobre, qui interviennent en renfort ou en remplacement des bergers existants, pour assurer à ces derniers un « droit au repos » et gérer les situations d’urgence.

L’opération est portée par la SEA 73 et l’embauche des bergers est assurée par le Service Agri-emploi des Savoie, dans le cadre d’une convention de partenariat avec la DDT et les syndicats ovin et caprin de Savoie.

En 2022, au cours de la période d’embauche, les bergers d’appui ont réalisé 143,5 jours de travail pour 45 interventions. Les éleveurs et les bergers dressent un bilan très positif de ce dispositif, expérimenté dans le parc national puis élargi à l’échelle départementale en 2021.