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La flore de Vanoise un patrimoine exceptionnel encore partiellement méconnu

Flore

Dans les premières flores françaises et régionales, datant du XVIIIe siècle, il est déjà fait mention de localités de plantes observées sur le territoire qui deviendra en 1963 le Parc national de la Vanoise. L’attractivité du massif de la Vanoise s’est poursuivie au fil des siècles pour tous les naturalistes, en particulier les botanistes.

De fait, l’inventaire de la flore de Vanoise est assez bien connu, en particulier pour les plantes à fleurs et fougères. Environ 1070 espèces sont répertoriées sur le cœur du Parc et 2020 sur l’ensemble de l’aire optimale d’adhésion. Année après année, les agents du Parc national s’efforcent de préciser la répartition de ces espèces, d’autant plus précisément qu’elles sont rares et/ou menacées.

Pour autant quelques groupes demeurent encore relativement méconnus. Ces groupes rassemblent généralement des espèces très ressemblantes dont les critères distinctifs sont subtils et requièrent d’une part des observations approfondies, souvent sous la loupe binoculaire, et d’autre part quelques années de pratiques assidues pour arriver à maitriser le sujet. À titre d’exemple, les pissenlits, connus de tous, constituent un groupe de plantes particulièrement complexe et encore totalement méconnus en Vanoise.

 

Ça « groove » en Vanoise

Pour tenter de faire progresser la connaissance sur ces espèces, le Parc a constitué en 2020 un groupe opérationnel sur la flore méconnue. Sept agents volontaires et passionnés par la botanique constituent ce groupe. Pour faciliter la communication sur cette thématique un peu ardue et apporter une petite note de fantaisie, le groupe s’est baptisé « GROOVE » pour Groupe de Recherches et d’Observations Objectives des Végétaux Évités

Le GROOVE a choisi dans un premier temps de concentrer ses études sur trois genres : les alchémilles (Alchemilla), les épervières (Hieracium) et les piloselles (Pilosella). La première année de fonctionnement a permis de rassembler les outils (loupes binoculaires, matériels pour herbiers, etc.) et la documentation (clés de détermination, données bibliographiques) indispensables et de définir des méthodologies communes pour travailler efficacement.

 

Un premier bilan motivant et déjà quelques belles découvertes

Malgré le contexte sanitaire, le GROOVE a pu se réunir pour deux journées de prospections sur le terrain à Champagny-en-Vanoise et Villarodin-Bourget et pour deux journées de détermination en salle. Le bilan quantitatif de cette première année est résumé par les quelques nombres ci-dessous :

 

                                             Nombre d’espèces                Nombre d’observations

                                             observées en 2020                 réalisées en 2020 

 

Alchémilles (Alchemilla)                      9                                         64

Épervières (Hieracium)                      16                                        66

Piloselles (Pilosella)                             8                                         53

 

Parmi les premières découvertes intéressantes, à noter l’observation à Val-Cenis de Hieracium monregalense, une endémique ouest alpienne connue en France que dans les Alpes-Maritimes et la Savoie. Cette robuste et esthétique épervière qui pousse dans les pelouses calcaires subalpines, mériterait de figurer sur la liste des espèces patrimoniales du Parc national.

Le programme 2021 du GROOVE est prêt : vivement l’été !