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"Refuges sentinelles" à l'ordre du jour du conseil scientifique du Parc

Institutionnel
Le conseil scientifique du Parc national de la Vanoise poursuit ses réflexions sur les suivis à long terme, notamment sur des questions liées au changement climatique. À l'occasion de la séance du 10 avril ont été abordés deux programmes nouvellement engagés à l'échelle alpine : Orchamp et Refuges sentinelles.

 

Orchamp ou l'Observatoire des relations climat – homme – milieux agro-sylvo-pastoraux du massif alpin

Lancé fin 2015, ce programme multidisciplinaire et multipartenaires vise un suivi dynamique et à long terme de toute la biodiversité (faune, flore, bactéries...) et du fonctionnement des territoires alpins français (climat, données socio-économiques, usages et activités sur le territoire, paysages...). Un dispositif d'observation a été mis en place, basé sur des gradients altitudinaux (de 1400 à 3000 m environ). Ces lignes virtuelles tracées dans la pente sur des sites alpins représentatifs, permettent d'implanter des placettes étagées tous les 200 m où seront relevées périodiquement de nombreuses données. Sont déjà mis en place 5 gradients sur l'arc alpin sachant que 30 petits massifs homogènes ont été identifiés par le LECA comme pouvant accueillir des gradients. En Vanoise, un projet de gradient est à l'étude à Sollières, en Maurienne.

 

Les refuges, sentinelles des évolutions de la montagne

Le programme de recherche Refuges sentinelles consiste à transposer aux refuges les suivis à long terme déjà engagés sur les alpages et les lacs sentinelles. Points de convergence d'activités touristiques, sportives, scientifiques... les refuges constituent en effet des objets d'étude sur la thématique transversale montagne. Refuges sentinelles associe sciences de la nature et sciences sociales pour répondre aux questions relatives à l'impact du changement climatique sur ces activités. À ce titre, la densité du réseau de refuges en Vanoise en fait un territoire d'étude particulièrement pertinent. Douze chercheurs, issus des laboratoires partenaires (Edytem, LTHE, LECA, Irstea...) participent à ce programme en test dans les Écrins, aux côtés de professionnels de la montagne, dont les gardiens de refuges.

 

Au delà de ces suivis de long terme, deux sujets de fond ont pu être traités :

 

Comment évaluer l'état de conservation des pelouses alpines

Que ce soit pour ses plans de gestion ou dans le cadre d'échanges avec les éleveurs pour le programme Alpages sentinelles, le Parc est amené à donner des avis sur l'état de conservation des pelouses d'altitude. Or, qualifier cet état de conservation n'est pas aisé tant la perception peut diverger selon les observateurs. Il s'agit donc de définir un protocole standard d'évaluation qui soit facile à mettre en œuvre par tout gestionnaire d'espace naturel ou acteur agricole. En s'appuyant sur une méthode conçue par le MNHN pour l'évaluation des pelouses sèches, un travail a été engagé en 2016 par le Parc pour définir des indicateurs spécifiques pour les pelouses alpines.

Ces indicateurs sont par exemple, le recouvrement d'espèces nitrophiles ou celui du sol nu lié au passage des troupeaux. Le travail va se poursuivre pour améliorer la pertinence du protocole et des indicateurs retenus, avec des tests de terrain.

Lire article : Vers une nouvelle méthode d'évaluation de l'état des pelouses d'altitude

 

Une politique de connaissance pour une ambition à long terme du Parc

Le Parc a défini en 2016 sa stratégie scientifique, document d'orientation qui donne des ambitions lisibles et cohérentes pour le Parc en matière de connaissance, mission fondamentale sur laquelle s'appuient les actions de protection et la gestion des patrimoines. Pour concrétiser ces objectifs, l'établissement a présenté sa feuille de route à 3 ans qui fixe des priorités, organise le travail dans le temps, identifie les méthodes et les objectifs en terme de partenariats.

 

Une nouvelle responsable du pôle patrimoine au Parc

Enfin les membres du conseil ont pu rencontrer la nouvelle responsable du pôle patrimoine du Parc, Julie Anne Jorant. Issue d'une formation en génie de l'environnement, elle vient de l'agence des Espaces Verts d'Ile-de-France où elle était responsable de la mission environnement. Au Parc national de la Vanoise, elle a pour rôle d'animer une équipe de 5 personnes œuvrant sur des missions de connaissance, de protection et de gestion des espèces et des milieux.