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Lancement d’un nouvel inventaire général de la biodiversité à Polset et à l'Orgère (Maurienne)

Milieu naturel

Le coût global de cette opération est estimé à 85 000€ dont 37 000€ financé par France relance

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Un inventaire général de la biodiversité (ATBI : All Taxa Biodiversity Inventory) consiste à inventorier avec le plus d'exhaustivité possible les espèces présentes sur un territoire. Ce nouvel ATBI fait suite à celui déjà lancé en 2020 sur le site de référence de la Montagne du Saut (commune des Allues), grâce au programme européen transfrontalier Biodiv’ALP).

Si la flore vasculaire et la grande faune (oiseaux, mammifères) sont relativement bien connues sur le territoire du Parc, nous n’avons qu’une connaissance partielle et lacunaire concernant les autres groupes, notamment les champignons, lichens, invertébrés.

Le lancement d’un ATBI sur un site en cœur de Parc, dans les vallons de Polset et de l’Orgère, jusque vers les lacs café au lait, le col de Chavière… (communes de Modane, Saint-André et Villarodin-Bourget) va donner un coup d’accélérateur à l’acquisition de données. Et ce grâce à des prospections réalisées par des associations naturalistes et sociétés savantes, des spécialistes œuvrant dans des bureaux d’études et des scientifiques.

L’objectif est double : améliorer la connaissance générale sur ces groupes sous-prospectés dans des milieux variés potentiellement extrêmement riches et par là-même découvrir de nouvelles espèces ; mais aussi nous donner éventuellement des indicateurs pour la gestion de ces espaces ou pour montrer les effets du changement climatique.

Les premières campagnes d’inventaire ont démarré cet été 2021 et se poursuivront en 2022. Les résultats complets des inventaires sont attendus pour début 2023.

Parmi les spécialistes missionnés, on compte 10 mycologues, 1 spécialiste des lichens, 2 entomologistes pour les lépidoptères, 1 pour les insectes aquatiques et 5 pour les invertébrés terrestres, 1 gastérologue (escargots) et enfin 1 naturaliste pour les chiroptères.

Les données récoltées cet été sont en cours d’analyse mais d’ores et déjà quelques découvertes sont prometteuses comme ce coléoptère rare en France : Orthocerus clavicornis, dont il semble que ce soit la deuxième station régionale (l'autre donnée vient de Suisse, dans le secteur de Chamonix). Il vit dans les lichens et plus particulièrement son lichen hôte (Peltigera rufescens) identifié sur place.

Le constat est plus mitigé concernant les escargots et limaces, et les champignons qui s’avèrent peu présents sur site. Une situation qui peut être imputable à la sécheresse des milieux prospectés selon un spécialiste mycologue.