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Conseil scientifique du Parc du 14 mars 2019

Institutionnel
Le Conseil scientifique du Parc se réunit plusieurs fois par an pour faire le point sur l'avancement des études et recherches menées dans le Parc, engager de nouveaux travaux scientifiques, et donner des avis sur des demandes et projets, de chantiers par exemple, en cœur de Parc.

 

À l'ordre du jour...
 

Étude sur le dérangement hivernal de la faune

Face à l’engouement constaté pour les sports de nature, en particulier l’hiver, la directrice du Parc a saisi le Conseil scientifique du Parc en 2017 afin qu’il lui indique :

  • L’état de l’expertise sur le dérangement de la faune en hiver : études disponibles pour évaluer les effets et les impacts des pratiques sportives en hiver et lacunes éventuelles constatées permettant des prises de décision de l’établissement.

Coralie Mounet, membre du Conseil scientifique, a piloté ce travail, avec l’objectif de fournir à la directrice du Parc d'ici fin 2020 / début 2021 une note d'orientation permettant d’accompagner des pratiques préservant au mieux la quiétude hivernale des espèces animales sauvages.

Un travail à dire d'experts a montré que 47 % de la superficie du cœur du Parc est concernée par des activités hivernales, dont le ski de randonnée, en plein essor, représente 63 % d'entre elles. Une espèce peu prise en compte jusqu'ici est probablement particulièrement touchée par les activités hivernales : le lièvre variable.

Des cartes issues de modélisation permettent de mettre en évidence les zones à forte superposition entre présence de faune sauvage et activités humaines. Ces cartes aideront à identifier des zones prioritaires pour avancer dans les travaux. L'objectif de la seconde étape qui s’annonce est de co-construire un état des lieux avec les acteurs locaux, les pratiquants et le Parc, précisant quelles activités à prendre en compte et à quelles échelles, d'ici 2020. Le groupe de travail issu de l’audit médiation sur les sports de nature sera sollicité à cette occasion.

 

Appui à la recherche : bilan et perspectives

L'état des lieux a été présenté en séance :

Ce tableau des projets achevés, en cours ou à venir a été considéré comme très positif, le Conseil constatant l'augmentation des programmes de recherche impliquant les équipes du Parc, voire, pour certains, les acteurs du territoire. De plus cette dynamique s'inscrit bien dans la démarche nationale tendant à considérer les espaces naturels – et notamment les parcs nationaux – comme des lieux de recherche privilégiés où les chercheurs peuvent développer des travaux selon leur intérêt scientifique ou en fonction des besoins du Parc.

 

Mesures expérimentales visant à limiter la prédation du loup en cœur de Parc :
restitution du travail de la Société d'économie alpestre (SEA) de Savoie pour leur étude et mise en œuvre

Suite aux réflexions du groupe loup de l'audit médiation, qui avait mis en avant l'intérêt potentiel de méthodes d'effarouchement – en complément de la présence humaine qui reste le meilleur moyen de défense contre la prédation – et conformément aux préconisations du nouveau Plan Loup, la SEA a effectué une étude comparative des différents outils et modes d'effarouchement du loup qui a été présentée au Conseil.

Il semble que les colliers générant des ultrasons (lors d'accélérations des déplacements des brebis équipées, en cas de fuite par exemple) ont une certaine efficacité où ils ont été expérimentés, mais des tests doivent encore être effectués dans des conditions similaires à celles de nos alpages. Il n’est pas prévu pour cet été de recourir à de nouvelles techniques d’effarouchement.

Le Conseil a été informé de la mise en place dès 2019 d'une brigade de bergers d'appui.

Il a décidé la mise en place d'un groupe spécifique du Conseil scientifique sur le loup et les relations avec le pastoralisme. Ce groupe, dont la première réunion accueillera des interventions d'experts scientifiques et de terrain, travaillera en synergie avec le groupe de l'audit médiation.

 

Plan de gestion de la RNN de la Bailletaz : bilan intermédiaire

Il s'agit de l'une des quatre réserves naturelles attenantes au Parc et dont la gestion lui est confiée.

Ce bilan intermédiaire présenté en séance a reçu un satisfecit unanime, tant par le nombre d'actions mises en œuvre que leur qualité de réalisation. Le Conseil a souligné les relations instaurées par les gestionnaires avec les acteurs locaux : le Conseil considère que c'est une démarche très performante à maintenir et amplifier.

 

 

 

Retour sur la réunion précédente, le 26 novembre 2018

 

Bien vivre ensemble en Vanoise : le point sur les chantiers engagés

La séance du 26 novembre 2018 a été l'occasion de faire le point sur le protocole "Bien vivre ensemble en Vanoise" et l'avancement des 17 chantiers engagés pour renouer le dialogue avec les communes du Parc.

Ces groupes concernent entre autres des thèmes comme le tourisme, la communication avec les habitants, les portes d'entrée du Parc, le partage des données environnementales, les sports de nature, la police de l'environnement, le loup ou encore le patrimoine bâti.

Le bilan effectué par Eva Aliacar, directrice du Parc, avec les membres du Conseil scientifique impliqués a mis en avant l'importance du travail déjà réalisé depuis le démarrage en 2017. Presque tous les groupes sont lancés.

 

Les marmottes à la Grande Sassière : un suivi riche d'enseignements

Le suivi scientifique de la marmotte alpine dans la Réserve naturelle nationale de la Grande Sassière, gérée par le Parc, démarré en 1990 est l'un des plus longs en Europe et probablement le 2e au niveau mondial, et porte sur un total de pratiquement 1.800 individus. Grâce aux travaux menés par le Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (LBBE) de l’Université Claude Bernard Lyon I, on a pu notamment établir que :

• Bien que la marmotte soit l'une des rares espèces socialement monogames parmi les mammifères, un certain brassage génétique existe et un peu moins de 10 % des marmottons sont issus d'un mâle autre que le dominant du groupe familial. Cela conduit à augmenter la diversité génétique dans les portées entrainant la production de jeunes avec un meilleur taux de survie.

• Le changement climatique a une incidence avérée sur la dynamique de population : avec le réchauffement, le manteau neigeux s'amincit et joue moins bien son rôle d'isolant. La température dans les terriers peut diminuer de manière trop aiguë par grand froid en hiver. Cela entraine une diminution de la survie des marmottons mais aussi de la taille des portées (les femelles sortant d'hibernation en moins bonne condition physique). À terme la conséquence en est une diminution de la taille des groupes et donc la décroissance de la population.

La suite des études devrait approfondir la connaissance des effets du changement climatique sur l'adaptation de la vie sociale des marmottes, évolution de la taille optimale des groupes pour une meilleure survie hivernale.

 

"Altitude expériences" : un partenariat avec la STGM

Le partenariat Altitude expériences avec la Société des téléphériques de la Grande Motte (STGM) et la commune de Tignes a permis, en 2018, de concrétiser une première phase de ce projet de concilier la valorisation et la protection d'un site remarquable situé en partie en cœur de Parc. Il s’agit de créer un parcours de découverte adapté à tous, depuis la gare du funiculaire de Tignes jusqu'au sommet du glacier de Grande Motte, où l'on accède en téléphérique. Les visiteurs profitent de supports d’information ludiques et pédagogiques sur les patrimoines et d’un panorama d’exception. Constructions démontables, impact minimal des réhabilitations sur la nature, une attention particulière a été portée à l’environnement. Un vaste programme de nettoyage du glacier a également été mis en place par la STGM, prévoyant entre autres l’évacuation de tous types de déchets sur plusieurs années.

Lors de cette séance, la STGM est venue présenter au Conseil scientifique la 2e phase du projet qui prévoit d'installer des totems autour du sentier à proximité de la gare d'arrivée du téléphérique et autour du restaurant. Le Conseil a demandé à veiller à l'intégration de ces totems dans le paysage et à la qualité scientifique du contenu de leur information. Le Conseil scientifique suivra de façon précise ces opérations en tant que travaux effectués en cœur de parc.

 

10 ans de suivi de la forêt de l'Orgère en Maurienne : où en est-on  ?

La forêt de l'Orgère est un véritable monument naturel, abritant des arbres très anciens, des mélèzes de plus de 500 ans. Menacée par des coupes en 1996, et sans statut de protection, elle est l'objet depuis 2006 d'un observatoire associant la commune de Villarodin-Bourget, l'Office national des forêts (ONF) et le Parc. Parallèlement a été engagée la réalisation d'un sentier de découverte de la forêt équipé de divers supports d'information et sensibilisation, accessible au plus grand nombre.

L'intérêt majeur de cette forêt réside dans son fort degré de naturalité, caractéristique très rare à l'échelle européenne et alpine. De plus, à l'opposé de bien d'autres forêts sub-naturelles de montagne, elle est d'un accès aisé, favorisant l'obtention de références scientifiques sur le fonctionnement des forêts sub-naturelles en contexte de haute montagne, et permettant d'accueillir du public, lequel peut en appréhender la qualité écologique et la haute valeur paysagère grâce aux équipements de sensibilisation.

Aujourd'hui l’ensemble des partenaires, dont le Conseil scientifique, réfléchit à la manière de faire vivre ce lieu et de faire en sorte qu’il soit valorisé par les habitants eux-mêmes. Il étudie le rôle du refuge de l'Orgère dans les animations auprès des écoles.