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Les gypaètes barbus de Vanoise préparent une nouvelle saison de reproduction

Faune
Les températures baissent, la neige fait son retour sur les sommets, il est temps pour les gypaètes barbus de revenir sur les lieux de reproduction. C’est pourquoi, comme chaque année, afin de limiter le dérangement des oiseaux, des zones de sensibilité majeure (ZSM) sont mises en place sur tous les sites de nidification potentiels connus.

Depuis le 1er novembre 16 ZSM sont activées, par principe de précaution, en Vanoise. 2 nouvelles ZSM ont été détectées et sont susceptibles d’accueillir un nouveau couple reproducteur lors de la prochaine saison de reproduction 2020 /2021 : Il s’agit de la ZSM du charbonnet (Bourg Saint Maurice) et de Villeneuve (Val-Cenis). (Ci-joint les liens des cartes ZSM)

Ces ZSM se définissent comme étant des zones de mise en défens spatiale et temporelle ou toutes les activités susceptibles de perturber l’espèce pendant sa période de reproduction sont à proscrire. D’une façon générale toutes les activités bruyantes sont à éviter (comme le survol motorisé à moins de 1000 m sol, à l’exception de la ZSM des Gorges de la Daille ou le seuil est fixé à 2200m du sol).

  • Toutes les ZSM non occupées ou ayant subi un échec de reproduction pendant la première phase de reproduction seront désactivées au 1er mars.
  • Toutes les ZSM occupées restent actives jusqu’au 31 mars, indépendamment de la réussite ou de l’échec de reproduction car une ponte de remplacement est toujours possible jusqu’à cette date.
  • Après le 31 mars, la ZSM restera activée jusqu’à l’envol du poussin (si non dérangement), soit jusqu’au 15 août potentiellement pour l’espèce gypaète barbu.

Le gypaète, espèce rare, encore menacée et sensible au dérangement, vous remercie pour votre bienveillance et votre complicité !

 

Suivis satellitaires 

6 gypaètons se sont envolés cette année pour 7 couples reproducteurs installés en Vanoise. Dans le cadre d’un nouveau protocole scientifique de suivi de l’espèce en lien avec l’IBM (International Bearded Vulture Monitoring), la VCF (Vulture Conservation Foundation) et ASTERS (CEN Haute-Savoie), le Parc national équipe, chaque année, certains jeunes d’une balise satellitaire.

La pose de ces balises GPS sur les oiseaux est une opération délicate assurée par une équipe spécialisée du parc (cordistes et détenteur de programme de bagage sur une espèce protégée).

Ce programme a débuté en 2019 avec la pose d’une balise sur Altitude, le gypaèton issu du couple reproducteur de Peisey. Cette année, 2 gypaètons ont été équipés : Bellevarde  (couple de Val d’isère) et Peisey-Nancroix 2020 (couple de Peisey). Ces balises GPS permettent notamment d’évaluer les paramètres démographiques des individus marqués (survie, etc.), d’appréhender finement les trajectoires de vols, d’évaluer les causes de mortalité et donc à terme de travailler sur des mesures de gestion (évitement et réduction d’impacts) efficaces permettant d’améliorer l’état de conservation de cette espèce menacée. La carte ci-jointe illustre la localisation des oiseaux équipés de balises au 31 octobre 2020

Les 3 gypaètons équipés en Vanoise sont restés sur leur lieu de naissance pendant quelques mois après leur envol puis s’émancipent petit à petit. Certains oiseaux, plus âgés, relâchés après passage dans un centre de soins, ont montré des déplacements à grande échelle spatiale. C’est notamment le cas de Pierro qui a traversé l’Italie d’est en ouest en faisant un large détour par la plaine du Pô.

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