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Gypaète barbu : une saison de reproduction timorée

Faune
Tous les gypaètons ont quitté leur nid douillet. L’heure des comptes a sonné ! Sur 9 couples reproducteurs, 3 nouveaux jeunes sillonnent la Vanoise.

Côté Tarentaise, le couple historique des gorges de la Daille a malheureusement subi un échec cette année, daté du 14 avril.

En descendant sur la vallée, le gypaèton du couple de Bourg-Saint-Maurice, baptisé Os'lo s’est bien envolé le 3 juillet. Dans le même secteur, un échec de reproduction est constaté le 8 février pour le couple des Sapieux.

Plus bas sur Peisey-Nancroix, le couple a subi un échec très tôt puisque dès le 20 février, une observation confirme l’absence d’adulte à l’aire, en pleine période de couvaison.

Le couple de Pralognan n’a malheureusement pas fait mieux puisqu’il est constaté un échec de la reproduction le 18 mai, sans pouvoir l’expliquer.

Côté Maurienne, le bilan est un peu meilleur avec 2 gypaètons à l’envol. Jean-Luc (clin d'oeil à l'ancien chef de secteur parti à la retraite cette année) du couple de Val-Cenis Termignon s’est envolé assez tôt, le 16 juin. Tanguy, du couple d’Andagne, pas pressé de partir du nid, s’est envolé le 19 juillet 

Enfin le nouveau couple de Villeneuve sur la commune de Val-Cenis Sollières-Sardières a également connu un échec de reproduction daté du 19 avril. Le mâle du couple et son gypaèton ont été découverts morts dans l’aire fin avril. Une enquête judiciaire conjointe OFB (Office français de la biodiversité) et Parc national de la Vanoise est en cours pour faire la lumière sur cette épisode.

Le bilan est mitigé même si, sur tout l’arc alpin, la Vanoise est la région où il y a eu le plus de jeunes à l’envol. Depuis l’installation des premiers couples reproducteurs en 2002, ce sont 52 jeunes qui se sont envolés dans le ciel de Vanoise, un bilan très positif.

Aucune balise GPS n’a pu être déployée cette année compte tenu du faible taux de réussite de la reproduction.

Altitude et Bellecôte, les 2 seuls jeunes équipés, respectivement en 2019 et 2020, coulent des jours heureux dans les Alpes. Vous pouvez les suivre sur : https://4vultures.org/our-work/monitoring/bearded-vulture-maps/

La reproduction du gypaète est une période sensible qui conditionne la dynamique de population. De fait, un dérangement pendant cette phase de sensibilité est susceptible de conduire à un abandon de l’aire. Pour la sauvegarde de l’espèce, il est donc capital de pouvoir respecter la quiétude des animaux au sein des zones de sensibilités majeures (ZSM).

À ce jour toutes les ZSM sont désactivées. Comme le veut le protocole de protection de cet oiseau, elles seront activées à nouveau au 1er novembre pour une nouvelle saison de reproduction.

Bon vol et longue vie aux 3 petits nouveaux de Vanoise !