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Comptage des vautours fauves en Savoie

Faune
Organisé en Savoie par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), le comptage de vautour fauve du 20 août dernier s'inscrit dans le suivi mené à l'échelle des Alpes françaises depuis 2010. Il a confirmé l'attractivité de nos massifs, en période d'estive, pour ce vautour.

Depuis 2003, le vautour fauve réinvestit en effet les Alpes françaises d'où il était absent. Ce grand rapace, d'une envergure allant jusqu'à 2,80 m, est un nécrophage qui se nourrit exclusivement de cadavres. Le vautour fauve vit en colonie, en milieu rupestre, dans des falaises abruptes ou de grands rochers escarpés.

Samedi 20 août, il s'agissait de mieux appréhender la répartition spatiale de l'espèce et ses effectifs en Savoie. Le comptage dit « au dortoir », a eu lieu en fin de journée, de 17 h à la tombée de la nuit, sur les sites où les individus se regroupent pour la nuit. Il s'agit ainsi d'éviter les doubles comptages de cette espèce très mobile, à grande distance, en journée.

Il faut préciser que ces « dortoirs » ne sont pas des nids. Les vautours fauves ne survolent qu'en période d'estive (juin à octobre) les massifs internes des Alpes, dont la Vanoise, à la recherche de nourriture. Les sites de reproduction de l'espèce dans les Alpes se trouvent dans les Baronnies, le Diois et le Verdon.

Cette année, la météo pluvieuse n’a autorisé qu'une observation partielle des sites fréquentés l'été par les vautours. Seuls les dortoirs connus, faciles d’accès, ont pu être observés. Les conditions de visibilité et de sécurité, n'ont pas permis l'accès aux postes d’observation nécessitant une marche d’approche en montagne.

Sur les 25 postes prévus, 10 ont finalement été tenus par les bénévoles ou partenaires parmi lesquels le Parc national de la Vanoise, l'Office National des Forêts et l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

Les éclaircies ont toutefois permis un dénombrement correct des effectifs présents sur la vallée de la Maurienne tandis que sur la moitié nord du département, jusqu'au Beaufortain, l'opération n'a pu être menée à bien. Les 156 vautours fauves et le vautour moine dénombrés l'ont donc été en grande partie en Maurienne.

Ces résultats ne représentent qu'un effectif minimal présent en Savoie, le 20 août, mais même partiels, ils confirment, d’année en année, l’attractivité de nos massifs pour les vautours, ainsi que leur dispersion progressive à l’échelle des Alpes. L'espèce vautour fauve est également maintenant contactée régulièrement sur les vallées frontalières italiennes et les massifs suisses.

La guilde des vautours nécrophages

Fauve, moine ou gypaète, chacun de ces 3 vautours nécrophages tient son rôle dans l’élimination rapide des cadavres sur nos alpages. Tous 3 avaient disparu des Alpes françaises et doivent leur nouvel essor aux réintroductions engagées depuis les années 1990-2000. Le vautour moine est présent en très faibles effectifs en Savoie. Comme pour le vautour fauve, ses sites de reproduction se trouvent dans les Baronnies et le Verdon.